Dédiée à la langue française, la collection propose de petits ouvrages réalisés par les meilleurs spécialistes du domaine, où sont exposés de façon claire et sans technicité inutile les connaissances linguistiques de base illustrées sur de nombreux exemples authentiques. 

La collection se décline en trois séries qui permettent à chacun – élève, étudiant, enseignant ou simple curieux de la langue – de trouver les réponses aux questions qu'il se pose sur le français.

 

🎤 Comment est née cette collection ?

…. Au début des années 1990, j’ai proposé à Ophrys (éditeur bien implanté dans le secondaire et les premiers cycles universitaires) une collection sur le français, qui manquait à son catalogue, jusqu’alors principalement tourné vers l’anglais. Les trois premiers titres (La conséquence, La concession, Les ambiguïtés) sont parus en 1996.

 

🎤 Comment définissez-vous cette collection ?

…. Le profil de la collection est original : L’Essentiel Français offre, sur divers aspects de la langue française, des synthèses très accessibles, réalisées par les meilleurs spécialistes du domaine. Sur le marché français (par différence avec le marché anglo-saxon), de telles initiations de qualité font assez cruellement défaut, de l'avis général. Il s’agit donc, non pas d’ouvrages de recherche « pointue », mais de petits manuels, d'un très bon niveau scientifique, illustrés par un maximum d’exemples ; chacun comporte une bibliographie donnant au lecteur les principales références et des pistes d’approfondissement, ainsi qu’un index et un glossaire des termes.

La collection s’adresse aux étudiants et enseignants des premiers cycles universitaires (cursus de lettres modernes, de linguistique, de français langue étrangère, de traduction, de traitement automatique de la langue), avec extension possible aux élèves et enseignants de fin de secondaire (lycées), et au « grand public cultivé ». De l’avis général, la collection est très appréciée. En témoigne, notamment, le fait que trois ouvrages de la collection ont déjà fait l’objet de deux nouvelles éditions revues et actualisées, et cinq autres d’une seconde édition.

 

🎤 Comment assurez-vous l’équilibre et la segmentation de cette collection ?

…. La collection se décline en trois grandes séries.

La première « Formes et notions » décrit le matériau même de la langue – son système -, en vue d’en améliorer la maîtrise, tant en compréhension qu’en production ; chaque ouvrage est consacré soit à une classe de mots et de constructions (Les déterminants du français, le gérondif en français, Le conditionnel en français…) dont il analyse le fonctionnement et les significations, soit à une notion (L'intensité et son expression en français, L'expression de la manière en français, La comparaison et son expression en français…) dont il explore les diverses formes d’expression.

La série « Variétés du français » offre un large panorama de la diversité des réalisations et des usages du français : variétés dans le temps (l’histoire du français…), dans l’espace géographique (Les variétés du français parlé dans l’espace francophone ; Les créoles à base française ; Le français au Québec et en Amérique du Nord ; Les expressions verbales figées de la francophonie en France, Belgique et Suisse…) et social (Les parlers jeunes ; La variation sociale en français…), dans les modalités — orales (la langue parlée ; le français parlé en interaction…) ou écrites (La ponctuation…) —, les supports de communication et au contact d’autres langues.

La série « Outils et ressources », quant à elle, présente les instruments permettant de travailler la langue, de l’enseigner et de l’apprendre : dictionnaires (Dictionnaire pratique de didactique du FLE ; Dictionnaire des verbes du français actuel…), grammaires (Grammaire de la subordination en français…), manuels de rédaction ou de lecture avec exercices (Rédiger un texte académique en français ; Lire un texte académique en français ; Rédiger un mémoire de recherche en français…), ressources électroniques, bases de données.

Les trois séries sont complémentaires ; elles fournissent aux lecteurs des connaissances solides, qui peuvent être mises en pratique notamment pour l’enseignement et l’apprentissage de la langue. Elles reflètent l’évolution des recherches en linguistique – un domaine qui s’est progressivement ouvert à la diversité des approches du langage et s’est doté d’outils numériques permettant l’exploration de gros corpus de langue ainsi que le traitement de vastes bases de données.

 

🎤 Quels sont les sujets et les connaissances de base qu’il reste à explorer ? 

…. Dans chacune des trois séries, il reste de nombreux thèmes à explorer, sur lesquels nous manquons de bonnes descriptions. Pour n’en prendre que quelques exemples : seraient bienvenus des manuels portant sur l’ordre des mots dans la phrase française, sur les néologismes et la créativité lexicale en français, sur le français classique (qui pose des problèmes de compréhension aux élèves des lycées), ou encore sur les spécificités du français au sein de la famille des langues romanes.

Je m’efforce de dresser la liste de ces thèmes, et de contacter le (ou la) spécialiste susceptible de présenter une synthèse du thème retenu. Pour l’auteur, ce n’est pas un exercice facile, car on peut être extrêmement compétent dans un domaine pointu sans pour autant arriver à synthétiser de façon simple et accessible les connaissances « essentielles » : or c’est là tout l’enjeu de la collection.

 

🎤 Quels sont les prochains sujets qui vont venir enrichir la collection ?

…. Les prochains titres prévus ont trait à des domaines variés. Dans la série « Formes et notions », j’attends un ouvrage consacré aux marqueurs de discours du français.

Dans la série « Variétés du français », deux ouvrages sont en préparation : l’un sur les écrits numériques en français et l’autre sur les variétés régionales du français dans l’Hexagone et les pays limitrophes.

Enfin, dans la série « Outils et ressources », est attendu un ouvrage traitant des outils permettant de construire un récit narratif en français.

 

🎤 Comment recrutez-vous les experts aux quatre coins de la planète ?

…. Les spécialistes auxquels je fais appel viennent d’horizons géographiques les plus divers : s’agissant des ouvrages déjà publiés ou en préparation, on voit par exemple que leurs auteurs viennent non seulement de France, mais aussi de pays aussi variés que la Belgique, le Danemark, la Chine, Israël, la Finlande, la Norvège, le Québec, la Roumanie, la Suisse, ou les États-Unis. Tous sont évidemment francophones. Ils sont en général enseignants de français ou de linguistique française et spécialistes reconnus d’un secteur particulier de la langue. En plus de cette spécialisation, ils ont une très bonne connaissance non seulement des problèmes d’enseignement du français en général mais aussi des difficultés spécifiques rencontrées par les apprenants selon leur langue maternelle ou première. Par ailleurs, outre les auteurs que l’on sollicite en raison des travaux linguistiques qui les ont fait connaître (articles, ouvrages, thèses, conférences, etc.), il y a aussi des auteurs qui contactent directement Ophrys pour proposer un titre ; certains ouvrages ont ainsi été acceptés en raison de l’intérêt du sujet, sur la base d’un argumentaire précis, d’une table des matières détaillée et d’un ou plusieurs chapitre(s) rédigé(s).

 

🎤 Portée internationale : quel est le public visé au-delà de nos frontières ?

…. Principalement les enseignants et étudiants de français et de linguistique française, voire le grand public francophone et francophile. Pour la diffusion et la promotion, nous prenons appui sur diverses institutions (universités, départements de français, centres culturels français, attachés linguistiques,…).

 

🎤 Restez-vous optimiste sur l’intérêt et la portée de notre langue ?

…. Oui, résolument. Parce que le français est l’une des langues majeures de l’Europe, et que cette langue est appelée à compter, à l’heure de la construction européenne. Parce que le français a la chance d’être une langue ayant une longue tradition écrite et qu’elle est bien équipée au plan de l’informatisation et des « industries de la langue ». Parce que, au plan des échanges universitaires et culturels, le français reste (quoi que l’on dise) une langue étudiée et connue de nombre d’étrangers dans beaucoup de pays. Parce que la langue française est porteuse d’un héritage littéraire et culturel spécifique.

 

Enfin, parce que la francophonie est une réalité qu’il s’agit de défendre et de promouvoir : le français n’est pas parlé qu’en France, ne l’oublions pas ! 

 

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