Les constructions détachées en français
Cette étude se propose d’examiner une série d’expressions, différentes du point de vue formel (adjectifs, participes, groupes introduits par une préposition, constructions absolues), mais qui présentent des propriétés communes, dont les principales sont : la liberté de position dans la phrase (en particulier, la possibilité d’être intercalées entre le sujet et le verbe), la valeur d’un prédicat secondaire qui vient s’ajouter à la prédication principale, la présence d’un référent sous-jacent auquel la construction détachée doit renvoyer.
Cet ouvrage part d’un constat : la catégorie traditionnelle de l’apposition n’est guère satisfaisante ; elle comprend en effet divers types d’expressions linguistiques qui n’ont souvent que peu de caractéristiques communes. D’un autre côté, la notion de « détachement » demeure trop floue et imprécise, si on se contente de l’utiliser pour désigner la séparation d’un constituant, par une pause à l’oral, par une virgule à l’écrit, du reste de l’énoncé.
Cette étude se propose donc d’examiner une série d’expressions, différentes du point de vue formel (adjectifs, participes, groupes introduits par une préposition, constructions absolues), mais qui présentent des propriétés communes, dont les principales sont : la liberté de position dans la phrase (en particulier, la possibilité d’être intercalées entre le sujet et le verbe), la valeur d’un prédicat secondaire qui vient s’ajouter à la prédication principale, la présence d’un référent sous-jacent auquel la construction détachée doit renvoyer.
Les constructions détachées, ainsi définies, apparaissent comme des structures linguistiques particulièrement intéressantes, qui relèvent en partie du domaine syntaxique (la règle de rattachement au sujet de la phrase est ainsi examinée), en partie du domaine textuel : sur bon nombre de points en effet, le fonctionnement des constructions détachées est soumis à des facteurs qui concernent la cohérence discursive (présentation de l’information, gestion de la « connaissance partagée », rôle dans la progression du texte). Se trouve ainsi abordée la question de la pertinence du cadre phrastique : la phrase constitue-t-elle une unité d’analyse qui permette de rendre compte de tous les aspects de ces constructions ’ Dans quelle mesure faut-il mettre en ’uvre une approche « contextuelle », qui dépasse la dimension strictement grammaticale et qui prenne en considération les contraintes discursives ’ Ces problèmes reçoivent un éclairage nouveau si l’on adopte un point de vue historique : le poids respectif des facteurs syntaxiques, sémantiques, textuels, n’a pas toujours été le même. L’évolution des constructions détachées en français est un bon exemple de grammaticalisation : on assiste en effet à l’intégration progressive au cadre de la proposition de ces constituants périphériques, dans un mouvement qui est loin d’être achevé.
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